Une ville d'Allemagne après-guerre, sous occupation américaine, en plein "Wirtschaftwunder"
Le soir, un "salon" regroupe tous les notables de la ville autour de Lola, chanteuse-danseuse-prostituée : l'entrepreneur Stuckert, le maire, le chef de la police, un jeune employé du service de l'urbanisme.
Un nouveau responsable est nommé à la tête du service d'urbanisme. L'homme apparaît rigoureux et scrupuleux. Lola, irritée de ce qu'on lui dit qu'un tel homme n'est pas de "son genre", parvient à lui tirer un baise-main en public lors du dévoilement de la statue érigée en l'honneur du comte Von Staufenberg (pour la réconciliation des allemands, de la résistance et de l'armée). Dès lors, l'homme de dossiers, discret et méticuleux, va se passionner pour Lola, jusqu'à ce que l'entrepreneur et son employé lui fassent découvrir la vérité un soir en l'invitant au salon. Clash : l'homme se sent insulté, Lola, d'abord choquée, assume et chante de plus belle. L'homme va alors s'employer à empêcher le programme... mais finira par céder aux charmes habileent vendus de Lola, au désespoir de sa mère qui aimait cet homme sincèrement.
La question : le projet Lindenhof, un programme de reconstruction immobilière, pourra-t-i voir le jour malgré les violations flagrantes des règles d'urbanisme ?
Autrement dit : quel est le prix du "miracle économique" allemand ?
Les rôles :
- la mère de Lola : vient de Prusse orientale (Pologne), accent ("Chtalingrad" dit-elle, lorsqu'elle parle de son mari tué sur le champ de guerre), une figure de l'Allemagne historique - pré-nazie, ou des racines devenues antagonistes par la folie conquérante
- la femme de Stuckert : femme de la haute désargentée affichant ses principes de pure forme (notamment d'ordre social, d'apparence), méprise Stuckert (scène de la voiture) qui la trompe sans vergogne, ce dont elle a certainement conscience - une scène montre la maison où vivent le couple : une maison quelconque, dans un quartier pavillonnaire, avec une piscine et une nacelle dans un petit jardin (du Tati au rabais) : la noblesse a quitté les châteaux
- Lola : l'Allemagne d'après-guerre : prête à se vendre au mieux-disant, rêve de grandeur, sans scrupule
- Stuckert : l'entrepreneur, les forces économiques, le patronat ; homme du peuple, de peu d'éducation, jouisseur
- le maire : les politiques : peu soucieux des règles, paprtisans d'une application souple, au profit du développement
- le chef de bureau : le peuple allemand, tel que libéré, sur le seuil de son avenir, un pied dans le passé, un autre dans l'avenir, à chercher sa voie : respectueux mais indifférent à l'Allemagne traditionnelle, préfère les charmes du nouveau et de l'occident, jusqu'à la compromission, au renoncement, à la légalité, à la moralité, aux idéaux du socialisme, voire l'anarchisme de Bakounine (citations répétées)
- l'employé : un autre visage du peuple, la classe populaire, fatiguée des idéaux, cède à son plaisir : quitte le parti des moralistes
- les moralistes : autre visage du peuple : en arrière-plan : impuissant, simple bruit de fond ; les patrons et les politiques les tolèrent parce que la Loi fondamentale a sanctuarisé la liberté d'expression, mais n'en tiennent aucun compte (les manifestants qui apparaissent de façon récurrente, de jour, bien sûr, tiennent des pancartes ou défilent sagement, sans violence, sans effet)
Scène finale : après le mariage du chef et de Lola, le chef part en balade avec son ancien employé à présent salarié de l'entrepreneur, pendant que celui-ci se retrouve avec Lola à qui il remet la liste des libéralités qu'il lui destine à sa mort (la souhait de Lola n'était finalement pas très ambitieux : il s'agissait simplement de prendre possession de son propre salon...), se garantissant sa fidélité et ses faveurs. Pendant ce temps, le chef et son ancien employé se retrouvent au pied de la grange où Lola s'était donné au chef de bureau — à la place de Lola, c'est la fille qu'elle avait eue avec Stuckert, qui attend des marques d'attention, attend un nouvel avenir...
lundi 4 mai 2009
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