Jörgen Tesman : jeune docteur en histoire des civilisations - thèse sur "L'artisanat du Brabant au Moyen-âge"
Mme Hedda Tesman (Gabler) : de retour de son voyage de noces en Europe (Tyrol not.)
Melle Tesman - Tante Juliane : tante du docteur - vit avec et s'occupe de sa sœur Rina, mourante - vieille fille, aime sincèrement Hedda, ne voit le mal nulle part, croit au bonheur simple du couple, passe complètement à côté des enjeux et des sentiments de chacun - préfère assister une mourante, ou tout autre malade après la mort de Rina, que de vivre vraiment
Brack : juge - bon vivant, peut-être un peu rustre, en tout cas, l'antithèse de la finesse, de la discrétion de Tesman, et de la passion à vif, de la sensibilité à fleur de peau de Lövborg - fait clairement comprendre son intention de créer un triangle avec Hedda et son mari, triangle exclusif (il sait que Lövborg est un rival : il va utiliser le comportement de Lövborg lors de la soirée de beuverie pour manipuler Hedda et obtenir d'elle sa soumission — soumission que Hedda refusera, jusqu'à la mort)
Berte : servante des Tesman
Ejlert Lövborg : figure du passé, d'avant le mariage de Hedda, et de son départ avec Tesman - lui-même revient dans la ville après une absence - son retour suscite l'inquiétude de Mme Elvsted : on devine que Lövborg a eu une vie dissolue ; à l'inquiétude de Thea, on devine que cette préoccupation trahit une certaine affection - on comprend que Lövborg a été un noceur, qu'il a renoncé à la boisson
Mme Elvsted - Thea : femme du préfet - secrètement amoureuse de Lövborg, qui a logé chez elle et son mari ("là-haut"), tout en étant le précepteur des enfants que le préfet a eus de sa première femme - Thea a activement aidé Lövborg pour la préparation de son deuxième livre à paraître sur le futur des civilisations - elle voit en ce nouvel ouvrage, l'enfant qu'elle aurait eu avec Lövborg
Hedda : victime ou coupable ? coupable ou victime ?
Preso : peu de compassion pour elle
Coupable :
- martyrise et manipule mentalement Thea (qu'elle appelle Thora alors qu'elle prétend lui rappeler les bons souvenirs de leur enfance) - réitère les menaces qu'elle avait faites à Thea de lui brûler les cheveux - impose à Thea un comportement de soumission : placement dans l'espace, la force à assister à la déchéance, la nouvelle chute de Lövborg (lorsqu'elle lui force la main pour boire en révélant à demi-mot que Mme Elvsted est venue prévenir les tesman de la présence de Lövborg dans la ville, et de ses inquiétudes, rompant de la sorte la relation de confiance que Lövborg croyait avoir réussi à construire avec Mme Elvsted) ; déclare qu'elle veut avoir le contrôle du destin d'un homme (celui de Lövborg) ;
- joue avec Lövborg à qui elle fait croire que les échanges qu'ils ont eux ensemble avant son mariage n'avaient aucune signification amoureuse ; lui déclare qu'elle ne veut pas être infidèle quand elle voit bien que Lövborg est encore fou amoureux d'elle ; finalement lui donne un pistolet en l'incitant très clairement à se suicider au nom de la beauté du geste ;
- détruit froidement les cahiers de Lövborg quand elle réalise combien ils sont l'œuvre commune de Lövborg et de Thea ;
- se moque de Tante Juliane lorsqu'elle prend le chapeau que la tante vient de s'acheter pour sortir avec Hedda sans lui faire honte pour le chapeau de Berte (insinuant par là que la tante a des goûts médiocres)
- se moque de Tesman (qui ne s'en rend pas compte - perdu entre amour et passion pour ses études) en reprenant ses tics de langage, ses expressions, son ton ou ses mimiques ("Hein ?", "pense donc")
- son seul objectif : avoir la maison parfaite pour mener une vie mondaine, le lieu et son aménagement - Tesman l'a accepté et pour cela est prêt à faire de grandes dépenses, il espère donc obtenir au plus vite sa nomination en tant que professeur (Hedda n'a que faire des obstacles comme la condition du concours préalable et la perspective d'un endettement ne la fait pas renoncer à ses envies ; Hedda n'éprouve d'ailleurs aucune gratitude à la tante alors que celle-ci explique s'être portée caution pour la maison et les meubles, sur la base de ses rentes et celles de tante Rina)
Victime :
- jeunesse passée avec un père ancien général dont on ne sait pas grand-chose : on devine l'absence, la mort de la mère
- on comprend la rigueur du père, et encore sans excès particulier (ni claustration, ni violence, ni inceste...) : Hedda et Lövborg devait se retrouver dans le salon de la maison du général et en sa présence, pendant qu'il lisait son journal) ;
- Hedda explique que son éducation lui a interdit le jeu des sentiments (raison selon elle qui la poussait à découvrir ces choses à travers les confidences provoquées de Lövborg, au cours de discussions que lui prenait pour des jeu de séduction-provocation sensuelle, lorsque Hedda, elle, prétend qu'il s'agissait d'une curiosité sans conséquence de sa part) ;
Finalement : égoïsme, égocentrisme, capricieuse, lâcheté (Hedda l'avoue elle-même acte III) - Hedda s'applique à éprouver son pouvoir sur les autres (sur Lövborg quand ils étaient "camarades", III ; sur Thea et Lövborg IV scène des punchs glacés ; xxx), à manipuler tous les personnages dans son unique intérêt, n'éprouve aucune émotion à la mort de la tante ; la seule émotion qu'on lui connaît, c'est sa déception lorsque Brack lui révèle que Lövborg ne s'est pas lui-même tiré une balle, dans la tempe comme elle l'espérait, ni même dans la poitrine, mais qu'il a plus vraisemblablement été victime d'un coup tiré par la chanteuse rousse qui lui a tiré dessus en légitime défense, et dans le bas-ventre ; la médiocrité de cette mort lui est insupportable ; face à la perspective d'une cour assidue et vulgaire du juge Brack, elle décide de sortir de ce vulgaire par la mort et se tire une balle dans la tête
Question de l'éducation (bof) ? du scandale, de la pesanteur des normes sociales ? du poids des hommes ? (son père et le juge Brack — mais Tesman semble très souple et disponible, si ce n'est éperdument, passinément amoureux ; Lövborg l'est, mais il est aussi impuissant dans la vie, après le départ de Hedda, il a eu besoin de stabilité : il a quitté sa vie de noceur pour se plonger dans l'écriture, et avec l'aide et l'amour sincère et dévoué de Mme Elvsted, a réussi à se construire une nouvelle stabilité, que Hedda va prendre un malin plaisir à renverser d'un coup)
Hedda en Madame Bovary ? en quête de beauté, de sublime face à la médiocrité, à la tempérance, à la tiédeur des sentiments, de la vie ?
mercredi 6 mai 2009
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