La sieste du mardi
Une femme et sa fille arrive en train dans un village endormi sous la chaleur. Elles se rendent à l'église pour pouvoir accéder à la tombe d'un homme, le fils, qui vient d'être enterré, après avoir été tué lors d'une tentative de cambriolage. La mère, digne, ne nie pas que son fils a mal tourné mais en peu de mots fait comprendre qu'il a beaucoup souffert avant d'en arriver là : boxeur contraint, il en a perdu toutes ses dents ; lorsqu'il en a été réduit à voler, elle lui a dit de "ne jamais voler ce qui pouvait empêcher quelqu'un de manger" (comprendre : ne pas priver quelqu'un des moyens de se nourrir ?). Le curé sorti de sa sieste par cette visite imprévue semble bien indifférent à la peine de cette mère : "la volonté de Dieu est insondable."
Un jour comme les autres
Un dentiste est contraint d'extraire une dent au maire du village contre son gré : on comprend que ce maire a fait tuer plusieurs de ses opposants, et que sa gestion des deniers publics est proche de la prévarication.
Il n'y a pas de voleurs dans ce village
Un jeune homme, plus ou moins boxeur, vole les trois seules boules de billard de la salle du village. Un noir est accusé du vol et expulsé du village par bateau, sans que cela perturbe le véritable voleur, jusqu'à ce que des états d'âme et l'alcool le troublent tant qu'une nuit de beuverie, il rapporte les boules à la salle, où il est surpris par le propriétaire d'abord incrédule puis décidé à lui faire payer l'affront en l'accusant contre la vérité d'avoir dérobé une somme d'argent qu'il sait le voleur incapable d rembourser. Trace du fantastique : le voleur a dit à sa compagne qu'il avait vu un gros chat blanc le soir du vol ; il revoit ce chat lors de la restitution mais ce chat disparaît dès l'irruption du propriétaire. Son existence n'est pas prouvée, en fait. Sens de cette vision ?
Le merveilleux après-midi de Balthazar
Un menuisier construit une magnifique cage à oiseaux dont tout le monde reconnaît la beauté/ Le médecin veut l'acheter mais le menuisier refuse de la lui vendre prétextant qu'elle a été faite pour le fils d'un riche propriétaire du village, lequel refuse de lui payer en humiliant le menuisier à qui il reproche d'avoir accepté une commande de la part d'un enfant. L'enfant se met à pleurer, provoquant la colère du père, le menuisier peiné de voir l'enfant dans cet état décide de lui offrir la cage et quitte cette maison sans un sou mais payé des louanges faites au sujet de sa cage, part s'envirer au village, paye des tournées et finit ivre mort, dépouillé, seul, et fier à en pleurer.
La Veuve Montiel
Deuil douloureux de la veuve de don José Montiel qui ne comprend pas ce qu'elle perçoit comme de l'ingratitude des villageois à l'égard de son défunt mari. On apprend que ce commerçant a aidé le maire a éliminer toute opposition politique en faisant assassiner les pauvres et en exilant les riches, dont il acquérait ensuite les biens à vil prix, se constituant ainsi une fortune invraisemblable. Incapable de réaliser la violence et la culpabilité de son mari, la femme se cloître dans son hacienda, se met à se ronger les ongles, tellement que son bras finit par s'ankyloser, signe selon Grande Mémé qui lui apparaît en songe, que sa mort est proche.
Un jour après le samedi
Histoire de trois personnages dans un village improbable, perdu dans le temps : le père don Antonio Isabel du Très Saint Sacrement de l'Autel ; Rébecca, la veuve amère, apparentée au colonel Aureliano Buendia, habitant la demeure dans laquelle le frère du colonel, José Arcadio Buendia fut tué d'une balle de pistolet ; un jeune homme de passage dans le village, descendu du train pour s'alimenter et contraint d'y rester parce qu'il manqua le train qaund il redémarra... Amertume, insensibilité, égocentrisme, mépris de la femme ; sénilité apparente, impassibilité, émotion du père de 94 ans qui dit avoir vu le diable par trois fois, s'attirant la risée et le mépris des villageois, puis le Juif errant, dans un moment de solitude écrasé de chaleur, interprétant la mort de plusieurs oiseaux comme le signe de l'imminence de l'apocalypse ; incommunicabilité entre des figures si longtemps marquées dans des positions antagonistes
"tout s'était effacé de sa cervelle, le théâtre grec et les classiques qu'il ne différenciait pas entre eux mais avait baptisés en bloc : "les petits vieux de dans le temps"."
"En outre, une légende (ou peut-être une histoire) courait au sujet de la famille de Mme Rébecca"
Les roses artificielles
"Après avoir humé longuement le café pour constater qu'il était prêt, elle retira la casserole du feu."
Les funérailles de la Grande Mémé
"Et voici maintenant, incrédules du monde entier, l'histoire véridique de la Grande Mémé, souveraine absolue du royaume de Macondo, qui gouverna sur ses domaines durant quatre-vingt-douze ans et mourut en odeur de sainteté un mardi du dernier mois de septembre, et aux funérailles de laquelle assista le Saint-Père en personne."
"maintenant, oui, l'heure est venue d'appuyer un tabouret contre la porte de la rue et de raconter par le menu les détails de cette commotion nationale, sans laisser aux historiens le temps de venir y mettre leur nez."
Fin d'un temps ancien : la Grande Mémé régnait sur des territoires issus de la répartition des terres du temps des conquistadores, dirigeait ses domaines et leurs habitants comme un seigneur autocratique, arbitraire et paternaliste
- le patrimoine physique : 3 encomiendas concédés par ordonnance royale à l'époque de la Colonie
- le patrimoine invisible : "les demoiselles très distinguées"
Le président de la République, contraint de trouver une ruse juridique pour légitimer sa présence aux funérailles, et le souverain pontife, contraint de quitter sa résidence d'été de Castel Gandolfo en pirogue noire pour traverser l'atlantique et les rivières : l'Etat moderne, légaliste, formaliste et populiste, et l'Eglise, traditionaliste, aux obsèques grandiosement ridicules de la vieille Colombie, à l'amour violent et dominateur pour sa progéniture, légitime ou naturelle, qu'elle a de tout temps organisée (mariages de raison, consanguinité, accaparement, regroupement des domaines) et exploite...
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