Le Squelette
Un étudiant en médecine reçoit la visite de la fille qui a laissé ce squelette sur lequel il apprend l'anatomie
Les Pierres affamées
Un homme rencontre dans un train un voyageur à l'apparence d'un musulman mais bengali : cet homme fut collecteur d'impôt (encaisseur de la taxe sur le coton), il s'installa dans un palais abandonné érigé 250 ans auparavant pour les plaisirs d'un riche persan : marbre blanc, rivière Shusta, forêts épaisses et à l'époque, fontaines d'eau parfumées à la rose et bassins dans lesquels se baignaient de jeunes persanes à la longue chevelure bouclée. Bien que mis en garde contre le charme du palais la nuit tombée, le collecteur, envoûté, va vite se transformer en persan (s'incarner en un personnage des 1001 nuits) : abandonner ses habits simples indiens pour de plus sophistiqués vêtements musulmans, demander des plats moghols à son cuisinier... le palais frémit à la tombée de la nuit et bruit des sons que font les bijoux et les parures des femmes de l'ancien maître des lieux
Prise de conscience du sortilège : assis face à la Shusta, un soir d'été, à la tombée de la nuit, l'obscurité tomba d'un coup du fait de la présence des collines, et les nageuses se firent entendre, invisibles. Dans le palais, sans lumière, sensation de déranger un rassemblement, notes de sitar... la nuit, réveillé par une femme arabe sortie d'un conte des 1001 nuits... les nuits du collecteur devinrent des nuits arabes.. senteurs des arbres, du basilic, de la menthe, lourdeur de l'atmosphère, vents soudains, portes qui claquent, trombes d'eau, orages brusques, nuages épais, pluie de larmes
Un homme court tous les matins autour du palais en criant que tout n'est qu'illusion, cet homme fut le seul à sortir vivant du palais (3 nuits) mais en perdant la raison. On ne connaîtra pas l'histoire de la jeune persane, on sait seulement que les pierres du palais ont été irritées par la futilité des plaisirs qui s'y donnaient et que depuis, elles cherchent à s'emparer de la vie de tout être qui y habite.
Obsession
Un riche commerçant connaît des difficultés financières mais n'ose pas demander à sa femme de mettre en gage les bijoux qu'il lui a offerts. Prétexte à entrer dans la vie intime du couple : l'homme st "occidentalisé", càd n'impose pas ses vues à sa femme, prend trop en considération ses envies, ne joue pas le jeu des caprices féminins, etc. : la femme a tout ce qu'elle evut sans rien demander, sauf un enfant, elle s'attache donc à ces signes matériels et quand elle sent que son mari veut l'en déposséder, elle fuit avec un homme de son mari. Elle ne revint jamais, tandis que le mari revient à bonne fortune. Sa femme lui apparaît en spectre, il la suit et se noie. L'histoire est une mise en garde contre son auditeur : le raconteur nomme "innocemment" son personnage du nom de l'auditeur inconnu, dont la femme est appelée "la danseuse"...
La Fortune abandonnée
Histoire de l'avarice : un avare fait honte à son fils qui décide de le quitter accompagné de son propre fils. Seul, sans l'amour des siens, l'avare reçoit quelques années plus tard la visite d'un jeune garçon qu'il adopte et à qui il finit par léguer sa fortune. Il enferme ainsi le garçon sous un temple, là où il a dissimulé sa fortune, et scelle toute issue. L'avare reçoit alors la visite de son fils qui recherche le petit-fils, et lui apprend que le garçon et lui avaient changé d'identité par honte. Il réalise alors qu'il a enfermé et tué son propre petit-fils
Le Précepteur
Histoire d'avarice encore : le père d'un enfant gâté lui donne pour précepteur un homme avec lequel il va nouer des liens très forts. Le père et la mère s'en inquiètent, craignant que le précepteur manipule l'enfant pour en obtenir des richesses ; ils réduisent progressivement les heures d'enseignement du garçon, jusqu'à ce que le précepteur abandonne complètement son rôle (histoire d'un amour croissant inavoué). Plus tard, le jeune garçon, devenu dandy, reprend contact avec le précepteur devenu agent d'un homme d'affaires, qui lui remet de fortes sommes d'argent pour ses achats de riz et de céréales... le garçon désire rejoindre l'Angleterre pour y devenir avocat mais son père refuse de l'y aider... après une soirée ensemble, l'ancien précepteur découvre que le garçon a subtilisé de l'argent et déposé des bijoux de sa mère en garantie, avec deux lettres explicatives. L'ancien précepteur se présente au père pour lui demander remboursement des sommes volées, lequel croit à une supercherie à la suite du vol des bijoux, et renvoie l'ancien précepteur, qui se voit accorder une journée pour retrouver les sommes disparues. Face à l'impossibilité, il se suicide en se noyant, seul moyen pour lui de retrouver la sérénité que le garçon avait trompée
Au Cœur de la nuit
Un homme assiste son épouse gravement malade. Le médecin a une fille prête à marier. Pendant son agonie, l'homme promet à sa femme qu'il l'aimera toujours. Un soir, le médecin apporte deux fioles : une remplie de médicament, l'autre d'un produit de massage, empoisonné ; il met bien en garde la femme de ne pas se tromper de flacon. Dans la soirée, la femme absorbe le poison et meurt. L'homme se rapproche de la fille du médecin dont il tombe amoureux et à laquelle il fait la même déclaration qu'à sa femme. Dès lors, il entend le rire sarcastique de sa femme exploser dans toutes sortes de lieux et de circonstances, la jeune fille prend peur...
"Le docteur Haran me disait fréquemment que la mort était préférable pour ceux qui ne pouvaient pas guérir ; le fait de vivre ne leur apportait aucune joie et la faisait perdre à ceux qui les soignaient." (p. 122)
La Morte vivante
La tante d'un enfant qu'elle adore meurt subitement. Les prêtres chargés de sa crémation tardent à y procéder ; en attendant le bois, deux d'entre eux s'absentent pour fumer, les deux autres partent dans leur direction ; à leur retour, le corps a disparu. La femme se réveille le matin et rejoint sa vieille amie. Celle-ci l'héberge, son mari l'accueille. Mais des tensions apparaissent et un soir, la femme rejoint l'enfant malade, qui la reconnaît avec amour. La tante lui donne l'amour que la mère ne lui témoigne pas, préférant la compagnie de ses amies. Tous entrent dans la chambre et reconnaissent la tante, qui rassurée de s'être sue encore vivante par la réaction du garçon, décide de mourir en se jetant dans la rivière ("En mourant, Kadambini prouva qu'elle n'avait pas connu la mort.") (p. 154)
Ed. Cartouche, 2006, traduction pas mal mais nombreuses coquilles
lundi 20 avril 2009
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