Intro par un narrateur omniscient.
Début du récit de Marlow avec interventions du narrateur par moments.
Nombreux dialogues et discours indirects enchâssés dans le récit de Marlow.
Fin — la fin de Jim à partir de l'arrivée de Brown à Patusan — avec intervention du narrateur qui introduit une lettre de Marlow en introduisant une plus longue, dans laquelle Marlow retranscrit le récit de Brown agonisant.
Dans sa préface de 1917, Conrad reconnaît lui-même l'invraisemblance, l'impossibilité technique, d'un récit oral aussi long... il explique — avoue — que Lord Jim n'était au départ qu'une nouvelle ayant pour sujet les mésaventures du bateau de pèlerins.
Edit 2 juillet :
Jeux de lumières : nuit, jour, noir, ombres (des reliefs, des hommes (sur le canot de sauvetage)) et lumière ; lune, soleil, lever, coucher, aube, crépuscule, etc. la vie de Jim comme une immense zone d'ombre, parfois éclairée par l'espoir (la torche de son aimée) ; le blanc des habits (scène finale face à Brown où il apparaît vêtu d'un blanc immaculé
Originalité :
- on n'apprend ce qu'il est effectivement advenu aux pèlerins qu'après environ 120 pages
- on croit commencer un roman d'aventures avec un personnage-type : le jeune homme plein de rêves et d'idéaux, promis à l'héroïsme — on comprend petit à petit que le destin ne lui permettra pas d'être à la hauteur de ces, de ses, attentes (de celles du personnage, de celles du lecteur, pê aussi) —> alors qu'on s'est attaché à Jim sans bien comprendre la raison de l'attachement/affection de Marlow pour lui, les jugements extérieurs arrivent assez tard dans le récit, après les réactions d'incompréhension, de surprise, de colère de ses patrons successifs, c'est l'image d'un idiot inoffensif, maladroit et immature que ces commentaires font ressortir (Marlow est le premier à formuler aussi clairement son avis, lorsqu'il commence à s'exaspérer de son comportement infantile, fantasque, fuyant, et qu'il commence à craindre qu'il ne se transforme en un ivrogne vagabond et cogneur — ce qui lui aurait retiré toute dignité, et donc tout intérêt aux yeux de Marlow) —> terme synthétique : "romanesque" (employé à plusieurs reprises ; ? exprimé en premier par Stein, espèce de vieux sage philanthrope)
-
Questions :
- pourquoi Marlow s'attache-t-il tant à Jim ? Jim, le fils que Marlow n'a pas eu ? solidarité entre marins ? homosexualité ? fraternité élective ?
- pourquoi Jim laisse-t-il partir Brown "sans combattre" ? voit-il en Brown un alter ego, veut-il lui donner une chance de sortir digne d'une épreuve, ultime aboutissement d'une vie de rejet, de souffrance, d'injustice qu'il estime proche de la sienne ? ou bien est-ce de la faiblesse, de la naïveté, une forme d'idiotie béate —> Jim a aussi sous-estimé la détestation haineuse, la volonté de nuisance, de vengeance, l'"abjection" (dixit Marlow) de Cornelius, vrai responsable de la tuerie lâche commise par Brown lors de son échappée par le cours d'eau alternatif à la rivière (du personnage boiteux impotent, on passe à l'image d'un cloporte, écrasé par deux fois sous les coups de la lance de Tiam...)
- pourquoi accepte-il, demande-t-il la mort ? seule échappatoire possible, seul moyen de solder dignement les deux erreurs de sa vie, les ruptures de confiance
- passages sur les femmes : sentimentalité ; pouvoir de compréhension différent, dans d'autres circonstances que les hommes
- p254 : Marlow rend visite à Stein (l'homme qui a repris le fonds de com de l'Ecossais à Patusan, dans les célèbes) : passage sur l'ambition vs les moyens —> quelle issue ? p262 Marlow : "Oui, dis-je, à strictement parler, la question maintenant n'est pas comment guérir, mais comment vivre." Stein citant Shakespeare Hamlet p 263
Edit 7 juillet
Marlow est approché par un vieux loup de mer qui lui demande de convaincre Jim de prendre la tête d'un bateau vers des îles à guano (pas d'eau, du soleil, de la solitude) — aperçu économico-historique : l'Australie est en pleine demande d'engrais pour son agriculture : gros espoirs de fortune. Marlow refuse par rejet du briscard et de son financier, et du navire pourri, qui ne lui inspirent aucune confiance : il apprend plus tard que le briscard et le navire ont disparu en mer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire