Contexte historique dans le roman :
- 49 retour de César de Gaule -> guerre civile contre Pompée
- 48 victoire de César sur Pompée en Thessalie (à Pharsale)
- 44 César est assassiné par Brutus, Cassius, etc.
- 42 l'armée de Brutus et Cassius est battue par celle d'Octave et Antoine à Philippes
- 31 l'armée d'Antoine et de Cléopâtre (leurs flottes) est battue par Octave à Actium
Encolpis aime Giton (16 ans), qui aime et est aussi aimé d'Ascyltos. Ces trois personnages errent ensemble avant de se séparer quand Encolpis surprend Giton et Ascyltos ensemble.
Encolpis et Giton suivent Ascyltos près de Rome dans le castelet d'un chevalier romain, Lycurgue, ancien "frère" d'Ascyltos (qui le séduit à nouveau). Dans ce lieu, rencontre avec Lycas, un propriétaire de navires qui tombe vite amoureux d'Encolpis, et de Tryphonea, "commère" de Lycas. Pendant que Lycurgue et Ascyltos se retrouvent, Encolpis et Giton se rendent chez Lycas où la femme de celui-ci, Doris, tombe amoureuse d'Encolpis, et où Tryphonea "sèche jusqu'à la moelle" Giton. Lorsque celui-ci se repose, Tryphonea convoite Encolpis qui résiste, entraînant chez elle une certaine haine inextinguiblle -> jusqu'à la fin puisque sur le bateau de Lycas où ils se retrouvent tous, une dispute éclate entre tous ces personnages (Giton reconnu à sa voix ; Encolpis à la taille de son organe, soupesé par Lycas), à laquelle il n'est mis fin que par la menace que Giton fait à Tryphonea de se couper le sexe (de son côté, Encolpis fait mine de se trancher la gorge, mais il semble que cela ait moins d'effet).
Long passage consacré au festin donné par Trimalchio, esclave affranchi et enrichi ; occasion de plusieurs descriptions de mets, de réjouissances, de comportements, de rapports aux esclaves, etc.
Eumolpus : vieux poète pauvre dont le chant intempestif provoque des accès de violence de la part de ceux qu'il importune (dans les thermes, etc.). Occasion du poème sur la guerre civile en fin de livre. C'est lui qui a l'idée de se faire passer pour un vieillard cacochyme au seuil de la mort lorsqu'ils débarquent à Croton, lieu réputé pour être habité par des chasseurs d'héritage (des parents qui tentent de placer leur fils ou fille auprès de vieux sur le point de mourir). Sur cette espérance, des habitants leur offrent l'hospitalité (mais se retournant contre eux lorsque le stratagème est dévoilé). Technique pour obtenir les faveurs du jeune éphèbe dont il se fait tuteur : murmurer une prière à ses côtés dans la nuit (dans le triclinium, après une soirée avinée) sur le mode : "Vénus, si j'obtiens... de lui et qu'il ne sent rien, je lui offrirai alors..." : le garçon feint de dormir, cède, et le matin obtient ses cadeaux... ça commence par un couple de colombes (baisers), puis deux coqs de combat (caresses), puis la promesse porte sur un cheval de course (rapport) mais là, Eumolpus n'en a pas les moyens -> colère du garçon et rejet des nouvelles approches, menaçant de révéler les méfaits du vieillard à son père... jusqu'à ce qu'Eumolpus force sa volonté, obtient un nouveau rapport et s'endort... puis se réveille sous les prières pressantes du garçon qui en redemande ; là, c'est Eumolpus qui menace de tout dire à son père. (LXXXV-LXXXVII)
Fin du livre : Encolpis devient impuissant. Ce n'est pas l'envie qui lui manque de baiser Chrysis ou sa maîtresse mais les remèdes aphrodisiaques ni les sacrifices ne font rien contre la faiblesse de ses nerfs, qui déclenche naturellement le courroux des femmes qui le courtisent.
Satyricon est plein de pastiches de l'Enéïde essentiellement (l'argument de la pérégrination en Itaie , les tempêtes ; la technique d'écriture) mais aussi des Métamorphoses d'Ovide (notamment dans les références à des amours ou des transformations mythologiques ; et dans le passage sur le végétarisme (cf. passage sur Pythagore, livre XV des Méta.)
Trad. de Tailhade -> style presque célinien (univers : scato, sexo, couardise des personnages, fuite, impuissance, etc.), mélange de vulgaire et de savant, de néologismes, parfois chiant (chez Trimalchio). La préface indique que Tailhade a réinventé, réécrit des phrases entières.
Encolpis : nom grec : "celui qu'on tient dans ses bras"
Ascyltos : nom grec : "l'infatigable"
Giton : nom grec : "le voisin"
Tryphœna : nom grec : "la voluptueuse"
Trimalchio : "trois fois petit roi"
Eumolpus : nom grec : "celui qui chante bien" (complainte sur le sort du poète dans la société : LXXXIII, LXXXIV)
mérétrices : prostituées
cinède : prostitué mâle (spatalocinèdes : prostitués lascifs)
les (Dei) Consentes : les douze grands dieux olympiens : Jupiter et Junon (Zeus et Héra M/F), Neptune et Minerve (Poséïdon et Athéna ?), Mars et Vénus (Arès et Aphrodite ?), Phébus et Diane (Apollon et Artémis F/S), Vulcain et Vesta (Héphaïstos et Hestia ? Vulcain/Héphaïstos est marié à Vénus/Aphrodite), Mercure et Cérès (Hermès et Déméter ?)
Cælitès : les habitants du ciel -> les dieux
gobeleter
mystes : initiés
parthénie : petite fille -> Pannychis (nom grec : "nuit blanche"), 7 ans, que l'on va dévirginer
pallium : manteau
Quiritès : citoyens
triclinium : salle à manger (tricliniarchès : esclave qui supervise le service de la salle à manger)
thalamus : chambre nuptiale
buccinateur : joue du buccin (trompette courte recourbée) ; tibicen : flûtiste de musique romaine (choraulès : flûtiste de musique grecque) ; tubicinaires : joueur de trompette
iatraliptès : masseur
pyxide : petite boîte
ostiaire : portier
atrium : grande pièce de réception à l'entrée de la maison
promulsis (pl) : hors d'œuvre ; épidipnis (sing) : dessert
Orcus : la Mort
myriologue : discours long d'une lieue (mot formé par Tailhade)
érigone : vierge (à propos d'une truie)
Marsyas : satyre compagnon de Bacchus (souvent sur les fontaines)
manumission : cérémonie d'affranchissement de l'esclave au cours de laquelle on donne un soufflet celui-ci. Une taxe de 5%, 1/20, de la valeur estimée de l'esclave doit alors être payée. Coutume d'affranchir un esclave mourant.
apophorètes ; petits cadeaux à emporter
battologies : radotages ; calembredaines
Bacchus : "Liber (lat.)/Lyæus (grec)" : libérateur ; "Bromius : frémissant ; "Evius" : le dieu qu'on célèbre au cri de "évoé !"
subhaster : vendre aux enchères
lanista : patron d'une troupe de gladiateurs professionnels
bestiaire : condamné aux bêtes ; "tiers venu" : le gladiateur qui remplace le mort ; Thrax : glad. muni d'un sabre court et d'un bouclier
pétauristès : acrobates
nénies : bagatelles (choses de faible valeur, comp. menu fretin)
peristasis : le sujet (d'une déclamation)
Sibylle : la Sibylle de Cumes avait obtenu de vivre autant d'années qu'il y avait d grain sur une plage, mais avait oublié de demander la jeunesse éternelle
cordax : danse lascive, interdite en principe aux personnes convenables
atellanes : farces populaires (ancêtres de la comedia dell'arte)
codicilles ; tablettes à écrire
Tutelle ou Tutèle : divinité protectrice (not. d'un lieu)
contubernale : concubine d'un esclave
lacunar (m) : plafond à caissons
stryges (f) : sortes de vampires ou de sorcières (aériennes)
tripudier : danser
torus : lit ; mense : table
mattées : ragoûts
exeat : permission de sortir
periscelis : anneaux de tour de cheville ; armilles : bracelets de bras
sudarium : mouchoir (noué autour du cou)
epulum : repas public offert par un magistrat à son entrée en charge
"par le fil et par l'aiguille" : "de A à Z"
cubiculum : chambre
parentales : banquet funèbre ; novendial : banquet tenu le neuvième jour après les obsèques
ergastule : prison d'esclaves
succubat : "plaisir passif"
infula : bandelette sacrée
strigile : petit racloir pour enlever la crasse au sortir de l'étuve
tepidarium : pièce de transition entre l'extérieur et l'étuve
mentule (f) : organe
semicintium (m) : ceinture
novacula (f pl) : rasoirs
supins : gens étendus
contumélie : outrage
lecticarius : porteurs de litière
éphialte : cauchemar
libation piaculaire : offrande expiatoire
animadversion : désapprobation latente, hostilité sourde, antipathie... (ATLIF)